L'école chercheurs > Contexte et enjeux

L’horticulture lato sensu (arboriculture et maraîchage) est dans une situation critique de dépendance vis-à-vis des produits phytosanitaires liée à des pressions importantes de bioagresseurs.

Ceci a un impact négatif sur l’environnement, la qualité des produits, et la santé des agriculteurs et des consommateurs. Mais cette situation a également des conséquences économiques de plus en plus contraignantes : réduction des moyens d’action chimique du fait du retrait des homologations de produits phytosanitaires ; insécurité alimentaire ; réduction des revenus des agriculteurs. Pour les pays du Sud ceci se traduit par des restrictions d’accès de certains marchés dans les pays du Nord liées à la présence dans les produits de résidus de pesticides. Au Nord, le «paquet pesticides» européen ouvre la voie au changement. En France, le Grenelle de l’environnement (2007/08), suivi du second plan national Santé Environnement (2009) et du plan ECOPHYTO 2018 prévoit une réduction de l’utilisation de pesticides de 50 % et, dès 2010, la suppression d’une quarantaine de molécules.

Au Sud, des initiatives internationales ont vu le jour récemment (ex., All Africa Horticulture Congress, 2009) qui illustrent la volonté de favoriser l'intégration des petits producteurs au sein de la filière d'exportation horticole tout en encourageant les opérateurs à adopter des pratiques répondant aux objectifs de santé humaine et de protection de l'environnement.

Alors que les enjeux de la réduction des pesticides en horticulture sont désormais posés au plan mondial, les solut ions pour inventer de nouveaux systèmes écologiquement durables et garantissant une productivité viable pour la filière restent embryonnaires. Or, contrairement à d’autres productions, en horticulture, l’expertise Ecophyto R&D a montré qu’une réduction forte des intrants phytosanitaires n’était accessible qu’au prix d’une re-conception souvent radicale des systèmes de production. Ces enjeux requièrent donc l’acquisition de nouvelles connaissances et surtout des interactions fortes entre disciplines scientifiques telles que l’agronomie, l’écologie et les sciences sociales. Ils exigent également l’élaboration de langages communs entre acteurs aux différents niveaux et la mise en œuvre de démarches de co-« Approches agronomiques et socio-économiques pour la conception de systèmes horticoles écologiquement innovants et économiquement performants »

Cette école-chercheur émane du programme ECOHORT financé par AGREENIUM (2011-2012). Son ambition principale est la mise en cohérence des savoirs issus de la recherche en écologie appliquée à l’agronomie, en socioéconomie et de promouvoir une vision intégrée de ces travaux pour la conception de systèmes de production.

L’objectif général est de fournir aux chercheurs, aux enseignants-chercheurs et aux étudiants en horticulture les concepts et méthodes indispensables à l’analyse et à la conception de systèmes horticoles écologiquement intensifs et performants économiquement.

L’axe central de cette formation est : comment concevoir des systèmes horticoles assurant un bon compromis entre performances économique et sociale et qualité environnementale ? Cette démarche peut inclure la mise en œuvre de méthodes de protection directe et indirecte, dans ce dernier cas fondées sur la mobilisation de mécanismes de régulation des ravageurs via la plante et/ou leurs ennemis naturels (auxiliaires), à intensifier par certaines pratiques agricoles.

Trois grands champs disciplinaires sont impliqués :
• conception de systèmes horticoles incluant leur évaluation,
• dans le champ de l’agronomie au sens large, fonctionnement des plantes et interactions avec les facteurs abiotiques (pédo-climat) et biotiques (bioagresseurs),
• déterminants socio-économiques de systèmes écologiquement innovants.

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